L’origine du problème consiste dans le fait que depuis plusieurs siècles (de la Renaissance) la philosophie a séparé la Foi de la Raison, donc la politique de la Religion (même dans la vie privée). Surtout, elle a aussi annulé l’Unicité de la Vérité Indispensable à l’homme.
La théologie a toujours eu la nécessité de la philosophie, pour être même seulement présentée puisqu’elle est unité dans la pensée, dans le Logos. Pendant des milliers d’années elle a été toujours conforme à la recherche authentique de l’unique Vérité. Même avant la Révélation du Christianisme, avec le Vieux Testament et la civilisation grecque ! Surtout avec la philosophie même naissante des Grecs que saint Thomas d’Aquin a assimilé génialement dans ce qui serait, bien par après, devenu le Catholicisme éternellement moderne. En l’intégrant prudemment, à partir de sa suprême œuvre théologique devenue doctrinale… Mais les courants diaboliques du gnosticisme, qui ont toujours existé, ont commencé à prévaloir à la fin du Moyen-âge (surtout avec le pourtant catholique penseur français Descartes), avec une philosophie rationaliste (absolument non rationnelle !). Laquelle avait écarté de la vie, en dehors parfois de la seule Création initiale, même l’idée de Dieu ! Toute la théologie avait été peu « importunée » jusqu’à cette époque, donc assez marginalement. Au contraire, elle en avait été très servie globalement. Au moins d’un point de vue méthodologique et de la logique formelle. Ma c’est avec saint Thomas que la « philosophie chrétienne » s’est accomplie dans toute sa Vérité. Même si toujours à approfondir, comme l’avait montré le franciscain saint Bonaventure, également professeur à l’Université de Paris. Qui, ayant gagné avec le moine dominicain Thomas, son grand maître indépassable, qui s’était humblement incliné en admettant son erreur théorétique, car il s’agissait d’un simple paralogisme ! Mais le philosophe déjà hexagonal Descartes, bien qu’encore sincèrement Chrétien, devait produire la première philosophie gnostique, immanentiste et déjà sans Dieu possible. Il avait fixé la source de toute la pensée moderne – probablement sans trop le savoir, comme les masses de fidèles inconscientes actuelles – de la Vérité dans l’acte de se concevoir, dans son fameux « cogito ergo sum » (je pense donc je suis) car je réfléchie, je pense… Pour la première fois, le fondement de la Vérité n’était plus le principe de réalité, mais autre chose : exclusivement la pensée humaine ! Sans le motiver absolument sur le plan rationnel, car non rationalisable théocratiquement dans l’évident subjectivisme déjà très à la mode (tout au moins déjà dans les milieux intellectuels de l’époque) ! Racine celle-ci de tous les maux qui se seraient suivis, depuis lors, auprès de tous les philosophes de l’histoire moderne. Cette posture philosophique ne cachait même pas l’idéologie individualiste et immanentiste de cette pensée. C’est la raison pour laquelle la toute dernière philosophie, même gnostique, de notre troisième millénaire, a commencé à avancer des doutes, elle-même, sur la « vérité inacceptable » au moins très partielle, de ce début de « modernité » apodictique. Et manquante aussi de raisonnabilité. Ainsi, si cette philosophie déjà « moderniste » ne pouvait pas accepter le principe virtuellement fondateur de sa propre conception, on peut se figurer ce qui s’est passé avec son adoption progressive infondée par le soi-disant protestantisme. Lequel s’est multiplié depuis en plus de deux mille sectes : il va de soi différentes ! Et surtout avec le Catholicisme qui a résisté officiellement, au moins bien plus de quatre siècles, à l’assaut de cette pensée toujours athéiste et moderniste. À la rigueur et aux dépens des Vérités livrées par la Tradition, après avoir gagné sur toutes les hérésies qui l’avaient attaquée ! Cette malversation erronée à la théologie en la réifiant inévitablement en modalité subjectiviste (relativiste), s’est montré à des théologiens catholiques de notre temps. Qui, comme Pape Pie IX jusqu’à Pie XII, père Cornelio Fabro, le grand théologien français Gilson, Augusto Del Noce et aussi le tout dernier très ex-perdu personnaliste… Maritain, déjà dans les années septante du siècle dernier, ont commencé à affirmer et dénoncer l’impossibilité d’adopter dans la Doctrine une philosophie moderniste à la place d’une vraiment catholique ! Cette évidence a été ultérieurement approfondie, même avec une merveilleuse simplicité, par le président pétrinien Stefano Fontana qui, encore actuellement, continue à en faire les désormais minutieux témoignages. Mêmes historiques de tout l’héritage moderniste, immanentiste et saintgalliste (avec le formidable aide de son Observatoire Van Thuân de Trieste).
Ce qui est plus grave est avoir annihilé le concept de Dieu Unique protagoniste entre l’Homme et sa pensée opérationnelle. En introduisant partout, comme maître, le relativisme dominant !
La mystification de Descartes qui, en tant que Chrétien, avait produit une philosophie gnostique et, à terme, clairement athée ou presque, tout en continuant à être pratiquant dans sa croyance, s’est prolongée tellement qu’encore aujourd’hui elle est en pleine actualité et développement. Aujourd’hui même le Pape actuel, François, est soumis activement à cette idéologie. Et proclame une Doctrine presque quotidiennement opposée à celle apparemment qui, fatalement avec le temps, s’attaque aussi aux convictions intimes, particulières et surtout publiques (!). Déjà préparées par une longue militance dans la soi-disant « Mafia de Saint Gall », comme cardinal en Argentine. Par ailleurs, il n’a fait que, comme toute la culture contemporaine : laquelle s’est imbibée dans les derniers siècles, surtout dans le dernier après-guerre, de modernisme matérialiste et d’anthropologisme immanent. C’est la même idéologie désormais trompeuse du clergé et des masses populaires désormais convaincues dans l’horreur. En effet, presque encore une grande partie des populations occidentales se déclare aujourd’hui « catholique », mais les fréquences aux Sacrements sont au maximum à 3%… Bien pire que le naïf Descartes ! On se retrouve, de nos jours, face à un phénomène parfaitement mystifiant où il y a des possibles « Catholiques », croyant dans une idéologie moderniste, pratiquement presque exclusivement… matérialiste. Et, à ce qu’on croit à l’opposé, des véritables incroyants, comme l’actuellement très célébré enfant des Lumières françaises, l’allemand mystifié et mystifiant, le philosophe Kant. Qui avait produit une fameuse philosophie avec une vision ouverte, à peine ouverte, à la spiritualité chrétienne, si bien limité au détail – non chrétien ! – de la seule moralité. Mais les deux typologies, la subjectiviste et l’objectiviste, ont été destinés très rapidement à devenir toujours réellement athées, sans aucune religiosité permanente dans l’existence et éclairant réellement leur Vie ! Le relativisme effectif est ainsi concrètement le guide totalisant de la vie gnostique de tous ces « Catholiques » homologués, nos contemporains à peine dits « pratiquants » residuels. Ils sont hautement trompés et trompeurs car ils pratiquent une religion autre que l’éternel et vraiment salvifique Catholicisme. Mais seulement sur le plan moralistique, immanent et subjectiviste dans sa conception opposée à la véritable religiosité divine et ontologiquement humaine. En effet, la moralité anthropologique est systématiquement relativiste par rapport à l’occasion et au jugement individualiste. Donc changeant et totalement inconsistant. Producteur du chaos actuel, du tout et du contraire à tout !
L’apport du protestantisme dans cette opération d’athéisme a été de rendre vain, sans le démontrer, la suprématie de la Foi (du Mystère) sur la Raison (le rationalisme). Jusqu’à l’infiltrer dans la théologie catholique pour en remplacer subrepticement aussi sa Doctrine éternelle.
Ne s’agissant ni de Révélation, ni de Vérité non seulement historique et divine, le protestantisme (dit de la « Réforme » chrétienne) n’est resté qu’un acte d’insensé volontarisme uniquement humain, destiné à une faillite par « explosion » parcellisée et schismatique ! Toute logique, d’ailleurs, comme la philosophie autant volontariste et exclusivement – au fond – rationaliste et immanente. Laquelle l’a toujours caractérisé même dans ses bases matérielles et économiques. Le communisme, c’est-à-dire l’autre idéologie politique de notre ère écervelée, devait connaître une faillite au contraire par « implosion » : de type par après, il va de soi, transformatif et transformiste. Dans le genre que nous sommes en train de constater, toujours vers la radicalisation folle du rationalisme, dans l’écologisme impossiblement cosmique. Et dans le transhumanisme économico-politique. Une philosophie donc qui n’est pas rationnelle, surtout dans ses prémisses et dans sa toujours divine méthodologie due au fait qu’elle fait partie, tout simplement, de la Création surnaturelle ! Et non directement acceptable par la raison humaine. Elle ne peut même pas résoudre l’éternel problème de la pensée qui présente souvent des couples de concepts liés indissolublement et naturellement : il y a, dans ces cas, toujours une méthode rationnellement ontologique pour résoudre le problème posé dans le choix entre ses deux possibles cornes théoriques : par exemple le couple Foi-Raison. Cette méthode ne peut être qu’autant divine et « incompréhensible » par le rationalisme humain. Il faut privilégier, en effet comme toujours, le concept transcendant et non garder le même couple dans une soi-disant parité bourgeoise impossible en nature, car la nature ne connait pas à son intérieur d’égalité ! C’est la Foi, donc, qui doit toujours avoir cette priorité par rapport à la Raison. Et non le contraire, comme également l’inévitable séparation à laquelle a dû se contraindre le rationalisme incrédule, dans la surnature du modernisme et du même protestantisme ! Toutes les théories de l’idéalisme philosophique hegelien (dites et encore adorées « dialectiques ») sont ainsi fausses en dépit de leur apparente intelligence spéculative ! Ainsi, toute l’opération diabolique d’infiltration de cette on ne peut plus mystifiante pensée ne peut que se révéler infondée : en réalité, déjà la philosophie contemporaine, non seulement la catholique pétrinienne, se fonde sur ce doute-certitude…
Le « pastoralisme » actuel acéphale s’est vu remplaçant, avec le dernier Concile, les principes ontologiques, à défaut de ceux testés à toute la factualité et orphelins de support vital.
Comme surtout les Catholiques sont devenus généralement ignorants dans les faits de leur même Doctrine, coupablement naïfs, le modernisme immanent est aujourd’hui maître en la matière partout. Et aussi l’Église patauge dans sa soi-disant « crise » historique et théologique qui semble l’avoir perdue. Les francs-maçons, à leur tour ont eu, avec leur pseudo-simplisme diabolique (finalement très compliqué car non correspondant à la facile intuition populaire sur le Surnaturel), l’apparente victoire mondaine de la domination généralisée, non seulement pratique mais même doctrinale, dans l’Église officielle catholique. La simplification actuelle peut être fixée dans la parfaitement fausse idée sur laquelle on avait « fondé » le Concile Vatican II en 1962 : « Il s’agit d’un Concile uniquement sur la Pastorale », avait annoncé naïvement Pape saint Jean XXIII. En oubliant que la Pastorale ne peut se fonder sur elle-même, mais toujours sur les principes supérieurs qui la déterminent de l’extérieur. Et sur lesquels il faut se trouver d’accord au préalable par rapport à la Vérité… Lorsqu’on sépare plutôt la recherche pastorale de la dogmatique des principes théologiques et doctrinaires, tout devient évidemment ce qu’on appelle aujourd’hui le « pastoralisme » qui, inefficace, a le seul pouvoir de modifier la Doctrine. Laquelle devrait cependant la générer avec cohérence conséquentielle. Et l’empirer, beaucoup l’empirer fatalement, jusqu’à l’hérésie. Celle-ci est prise en charge, avec une passion même si on peut dire « iconoclaste », naturellement extraordinaire pour la survie digne des Martyrs. Par tout le mouvement dit « traditionaliste » qui ne l’est nullement car, comme jamais, il s’est mis à la recherche de l’approfondissement des Vérité pétriniennes et éternelles, et non en antagonisme. Non en conformité de leur odieuse « révolution » devenue le mot clé de l’athéisme moderniste ! Le terme « révolution », de la sanguinaire et rien d’autre « révolution française », a en effet été utilisé par le nouveau mouvement protestantisé qui régit toute la politique moderniste. Celle-ci a caractérisé toute la conception occidentale, surtout européenne, depuis ! La politique reste ainsi dans sa fausse conscience, même refoulée de ne pas disposer à son intérieur des principes qui peuvent la supporter comme fondement. C’est le problème authentiquement chrétien qu’on rencontre toujours et souvent. C’est-à-dire lorsqu’une catégorie des activités humaines est découverte sans ces principes pétriniens (éternels) : il faut les chercher catholiquement dans l’étage supérieur. Qui, d’une façon exclusivement rationnelle et réellement motivée, se configure comme la dimension que la culture contemporaine refuse : le Transcendant ! Prions pour que cela puisse continuer à ne plus toujours s’imposer, comme réel Salut du monde.
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