Benoît XVI a été le dernier pape à affirmer, globalement et significativement, l’intrinsèque faiblesse de la raison humaine qui ne fait que « découvrir progressivement les mystères de la Création ». L’arrogance de l’homme qui a transformé la rationalité en rationalisme – c’est-à-dire la connaissance créditée idéologiquement, comme dogmatisme gratuit, alors qu’elle est toujours provisoire – a rendu graduellement esclave l’humanité de la théorie, peut-être la plus importante à la base de son existence. Cette théorie est celle de Malthus, pondue à la fin du dix-huitième siècle, selon laquelle la population mondiale était déjà excédentaire à son époque. En réalité, il y avait sur la Terre pas plus qu’un cinquième de la population actuelle qui atteint presque 7 milliards e demi.
Cette falsification, on ne peut plus gigantesque et apparente de la réalité, a hypnotisé – et continue à le faire encore pour la plus grande partie du monde dit opulent – toute la pensée humaine : celle des intellectuels relativistes (même politiques) et des scientifiques scientistes.
Cette fausse idée, appliquée à la démographie, a produit dans les deux dernières générations, le stimulus et le background culturel de l’océanique dénatalité presque mondiale. Elle a privé artificiellement les populations du monde de plus d’un milliard et demi de naissances : trois fois la population européenne actuelle !
Dès que les moyens de contraception (les différentes pilules) et dès que la banalisation médicale, outre que juridique, de l’assassinat légalisé par avortement ont été amenés à la portée des masses populaires, a été accompli la catastrophe de la subversion des lois naturelles et anthropocentriques divines. La dénatalité massifiée, au fond, n’est pas autre chose. Elle a été réalisée même et surtout sur le plan strictement moral et religieux. Il va de soi que l’idéologie hédoniste, plutôt clocharde et liée à cette vision radicalement moderniste (non moderne !) de l’existence, a beaucoup déterminé cette dénatalité à 1,3 (plutôt qu’à 2,1 comme minimum).
Or l’évidence que l’on ne sort pas vraiment de la crise économique – malgré les annonces réitérées des politiques et des « économistes » depuis des années – pose au premier plan qu’elle est simplement provoquée avant tout par l’écroulement de la demande interne aux pays surtout occidentaux qui ont tous suivi ces pratiques malthusiennes. Ainsi elle est aussi en train d’amener enfin les scientifiques, même les plus conformistes américains et britanniques, à commencer à renverser les fausses théories dominantes en démographie et en économie. Très en retard (des siècles !), mais il était temps, pourrait-on dire : la stupidité a même duré trop longtemps.
Les publications reconnues officiellement scientifiques, à défaut d’analyser les raisons premières et ultimes de ces falsifications désormais bicentenaires de l’anglais Malthus, c’est-à-dire la rébellion de la raison humaine à la Lumière surgive de Dieu et du Magistère de l’Église, réalisent un éreintement total des deux idées acéphales et (ré)inventées aussi par le néo-malthusianisme contemporain : la thèse de l’insuffisance alimentaire sur la Terre (on a, par contre, déjà une capacité de nourrir presque le double de la population mondiale, y compris les gaspis colossaux et les usages illégitimes de l’agriculture pour la création impropre de carburants) ; et l’autre folie hérétique selon laquelle les hommes auraient tendance à se reproduire avec une progression exponentielle (en suivant des modèles mathématiques lobotomisés en contraste évident avec l’expérience historique).
Les plus grands médias américains et l’anglais scientifique Nature on largement reporté ce revirement de la pensée. La culture de l’homme a peut-être besoin d’exemples macroscopiques pour devenir vraiment critiques avec soi-même. Donc pour devenir de la véritable culture, tout simplement.
Je considère cette contestation et cette démonstration, scientifiques et consensuelles, de grande importance pour le salut de l’humanité (surtout relativement à la culture massifiée). Être sorti de l’ignorance, du moins sur le plan de la divulgation scientifique, ne peut que constituer le début d’un retournement historique de la pensée par rapport à la réalité, donc à la civilisation. La chose pourra également réjouir un grand catholique comme Ettore Gotti Tedeschi, l’ex-premier ministre des finances du Vatican, qui soutient, plutôt en solitaire et apparemment inutilement, ces idées depuis longtemps…
La crise économique conséquente ne peut que continuer à frapper inégalement sur presque toutes les populations au monde, mais elle commence ainsi à trouver sa possible solution. Celle-ci, en effet, peut partir seulement d’une reprise radicale et salutaire de la natalité, d’autant plus si en surplus pour faire face aux déficits immenses et artificiels d’un demi-siècle de narcissismes irréligieux.
Outre aux remerciements au Créateur pour ce possible début de renversement en 2015, je peux espérer en 2016 à un retour à la raison au moins initiale de toute la créaturalité humaine.
On ne peut pas sortir vraiment de la crise économique si on ne comprend pas ses raisons niées ou refoulées, profondément religieuses et anthropologiques. Le nihilisme et le réductionnisme contemporains, qui ne font que baisser l’humain à sa misérable et abjecte dimension animale, transforme l’homme en un être complètement réifié et abruti. Privé de sa verticalité divine, « l’homme créé à l’image de Dieu » se déshumanise en devenant rapidement un zombie monstrueux livré à sont seul rationalisme fatalement fallacieux et éperdu. En fait, foncièrement stupide. Sans raison et déniant d’une manière conformiste que la vie n’a pas de sens et d’absolu : lorsque toutes les interprétations sont possibles et d’une façon relativiste, plausibles au soi-disant droit de l’individu individualiste, il ne peut y avoir aucun discours de sens car tout risque d’être nivelé et rien n’est plus vrai.
Voici donc pourquoi il faut continuer, comme toujours, à témoigner publiquement – même si politiquement d’une manière apparemment perdant – l’espoir irréductible des chrétiens.
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