Dès que je l’ai lue, je me suis tout de suite promis de la publier sur mon Blog, même en plusieurs langues ainsi qu’elle avait été écrite par un petit et audacieux groupe multilingue de parlementaires européens.
Il me restait le doute d’une lettre trop belle pour ne pas être un faux.
Très chers et indispensables électeurs,
Pendant que nous travaillions ensemble dans une commission – il nous arrive –, nous avons été frappé par un très rare raptus d’authenticité et de vérité. Ainsi, pris par une sorte d’ironique fou rire inextinguible, nous avons écrit une lettre conçue dans une intangible – que vous le croyez ou pas – vérité, et sérieux. Vous êtes, vous les électeurs, nos patrons et pas le contraire : vous l’êtes pour nous avoir choisis et votés et pour le fait d’être constamment nos inspirateurs. N’est nullement vrai que nous les politiciens pensons et faisons constamment ce que nous voulons. Nous ne faisons que interpréter vos désirs, parfois même les plus secrets. Toutes les laideurs, les absurdités et les stupidités (nous avons tout de même fait quelque chose de bon) que nous avons transformées dans des innombrables lois très pléonastiques dans les dernières cinquante ans, pratiquement depuis deux générations, ne sont pas autre chose que le distillé légèrement cultivé de votre (et nôtre) abrutissement existentiel généralisé.
En démocratie, celle aujourd’hui ainsi définie, c’est le peuple qui décide en première et dernière instance et également fait des projets. Toujours. Il est aussi arrivé que nous y avons fait briller quelques étincelles de notre tête. Vous pouvez nous croire : autrement comment nous garantir notre réélection ? Il n’existe pas un autre travail, parmi les vraiment productifs et utiles, un qui est si bien rémunéré, facile, prestigieux et incroyablement privilégié que celui de politiciens (peut être les magistrats, mais non dans chaque pays).
La première chose que nous avons dû faire depuis les années 60, a été de vous garantir d’une façon permanente que votre train de vie soit bien plus élevé que celui possible avec les moyens économiques vraiment disponibles. Bien que parfois réticents, nous avons fidèlement obtempéré. Même en anticipant – si bien que de très peu – vos projets. Dans tous nos pays européens nous avons ouvert et cumulé, année après année, des dettes (même royalement rémunérées avec des intérêts de marché monopolistique et usurier) pour faire face à toujours plus de requêtes pou obtenir progressives et infinies revendications des soi-disant « droits inaliénables et urgents » avancés par vous-mêmes. Ainsi nous nous sommes vus transformer, dans les pays de notre Vieux continent, en représentants et garants d’un monde à gogo qui actuellement est arrivé, par exemple, à avoir établi la moyenne d’âge pensionnée et prépensionnée à 56 ans et quelques mois (donnée réelle en Europe que, naturellement , nous tenons réservée !). Il va de soi que nous avons dû cacher soigneusement aussi le coût de cette cocagne : presque personne sait – c’est notre petite fleur à la boutonnière – que les intérêts annuels, et obligatoirement à payer de ces dettes, jamais remboursées, sont très élevés. C’est notre vantardise – on doit nous en rendre mérite – de l’avoir caché et mystifié malgré son montant colossal. Ils représentent entre dix et vingt-cinq fois (selon les pays européens) les « investissements » résiduels et possibles pour le travail des jeunes. Il est vrai que presque 50% sont au chômage ou bien qu’ils sont largement précarisés, mais nous avons réussi à les tenir (presque) tranquilles depuis plus de trente ans : mais la chose qui nous flatte encor plus est que nous les avons alignés à l’idéologie de votre stratégie hédoniste, plutôt clocharde et nihiliste. Ils sont toujours à la tête de toute manifestation revendicative de privilèges et « droits », y compris ceux français dans lesquels on demandait, il y a quelques années, de baisser d’une façon absurde l’âge de la pension officielle à 60 ans (par après aussi obtenue). Eux-mêmes en auraient payé inconsciemment et naïvement, comme des nigauds, le coût ! C’est bien ceci un des exemples dont le model était présenté, à la fin des années 70, par Reagan, le président américain jugé crétin par les « très intelligents » intellos européens, sur l’idée de l’« asymétrie politique »…
Naturellement, notre contribution sur le plan culturel et idéologique n’est pas resté en reste. Que l’on pense à la dernière décision du Tribunal plus qu’européen (y compris la Russie) qui a décidé la soi-disant « condamnation de l’Italie » pour admettre, comme on répète dans chaque journal et télévision, les unions homosexuelles : il n’est nullement vrai ! Outre au fait que la sentence parle de l’impossibilité de transgresser les Constitutions nationales contraires à la chose, explicitement on cite que, dans toute circonstance, on ne pourra se traiter de « mariage » ainsi que presque toujours on le fait passer… De cette façon, nous l’admettons, nous avons trouvé dans la catégorie des journalistes un niveau de falsification idéologique et d’ignorance, bien supérieure à celui qui habituellement on nous soumette ou que nous les politiques produisons (voire que nous devons produire). Et ceci comme preuve que l’opinion publique relativiste et laïciste est à la base, hélas, de notre travail.
En réalité, nous avons assisté continuellement, presqu’impuissants, à la dévastation de la culture de masse propre à la sécularisation de nos sociétés.
Plus ou moins la même chose est arrivée à l’égard du problème, qui est en train de se révéler plus que capital : la dénatalité. Le fait que, sous les yeux de tout le monde, se soient générés moins que la moitié d’enfants depuis deux générations, est en train de se mettre en évidence comme la cause la plus importante de la gigantesque dépression économique et récessive. Les demandes internes des pays, cela est le problème, ont écroulé. Lorsqu’en France on en parlait, surtout notre collègue, d’ailleurs très moqué, Charles Pasqua, pratiquement tout le monde minimisait et s’en foutait. C’est ce qui s’est passé même en Italie pour le propos de Ettore Gotti Tedeschi, l’ex ministre des finances vaticanes. Lequel est par contre recherché par plusieurs journaux pour des interviews : il y a une tendance à être poussé à chercher plus loin, par l’évidence de l’extrême marginalité des « crisettes » dites financières, encore présentée en vain par les soi-disant « experts » à l’origine de la crise économique.
Nous les politiciens, tout au moins ceux de notre petit groupe bruxellois, l’avouons : nous avons délaissé la politique de la famille, ses causes culturelles et même religieuses. Nous nous sommes trop occupés, d’une manière écervelée, des homos et d’autres bagatelles du genre Gender.
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