En écoutant la radio en me rendant au travail au matin, j’ai intercepté une partie d’une des interviews qu’on transmet l’été, avec un vieil architecte français qui m’a tout de suite intéressé particulièrement.
Il parlait de son architecture qui est devenue progressivement, depuis au moins les années 60, réduite à ses coûts et à sa main d’œuvre toujours moins amoureusement spécialisée et diligente. Il ne faisait pas référence, pour autant que j’aie pu l’écouter, aux raisons évidemment économiques de ce choix.
Mai j’ai pu tout de même comprendre de son discours, inhabituel et très documenté, qu’il se rapportait tout le temps à plusieurs autres domaines même très loin de celui des constructions et de l’urbanisme.
Sa thèse était simple : le réductionnisme à la mode dans notre soi-disant modernité a simplifié, appauvri, superficialisé, rendu approximatif, réifié, conféré frivolité… c’est-à-dire il a réduit le sens et les contenus de toutes les choses dites et faites.
Ce qui était attachant dans ses réponses était la très rare capacité, bien mature et très cultivée depuis clairement de décennies, de mettre en rapport ses compétences esthétiques et projectuelles, propres à son métier, avec les autres arts qui avaient subis la même dégradation de contenus.
Ainsi, il répétait, tout se multiplie extraordinairement en horizontal en devenant petit, étriqué, restreint, court, limité, inadéquat… surtout, insuffisant, tragiquement insuffisant, à l’humain”.
Comment pouvoir le contrarier ?
Mon épouse, qui s’est rendue de Bruxelles avec nos deux fils au Meeting de Rimini, sur la mère Adriatique (à la manifestation annuelle la plus importante au monde parmi celles catholiques et non seulement), a ramené à la maison le très beau catalogue d’une de ses expositions sur Péguy qui parle, entre-autres, du « travail bien fait », un de ses arguments préférés. Non seulement du « travail fait bien » d’un point de vue fonctionnel et de ses coûts !
Les ouvriers, déjà à son temps, au debout du vingtième siècle, commençaient à vivre leurs activités comme aliénation, séparation du propre produit, comme l’affirmaient les théories idéologiques marxistes ou nihilistes.
Il est de ces jours la désormais habituelle non-nouvelle, publiée sur presque tous les médias, selon laquelle l’homme est devenu moins intelligent d’environs 10%, avec un IQ (quotient d’intelligence) d’environs 83 virgule quelques points. L’annonce, naturellement, est presque toujours accompagné par un article d’au moins un autre scientifique qui contexte ce résultat obtenu, après des enquêtes très élaborées, par au moins autant de chercheurs scientifiques ou pseudo-tels.
Du reste, même intuitivement, comment mesurer quantitativement la soi-disant intelligence ?
Mon architecte très savant, dont je n’ai pas pu écouter le nom de famille, aurait été surement d’accord.
L’intelligence est une notion globale et non particulière ou parcellisée.
La mesure ne peut pas être appliquée qu’à une dimension réduite (encore qu’elle soit techniquement et logiquement possible : le Mystère de l’homme !).
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